Il est de ces ouvrages sur lesquels on ne peut pas faire l’impasse lorsque l’on s’intéresse à une thématique donnée. Pour le minimalisme, « La magie du rangement » de Marie Kondo est de ceux-là. Si l’on m’avait dit qu’en cherchant à vivre de manière plus adaptée à notre planète, je m’intéressais à une chose d’apparence aussi « ménagère » que le rangement, je n’y aurais pas cru ! Et pourtant, après avoir lu ce livre, je ne peux que reconnaitre son utilité et sa pertinence dans notre démarche de famille verte.
Je ne ferai pas ici une énième présentation de cet ouvrage majeur pour les minimalistes et les jedis du rangement car le web en regorge, mais je parlerai plutôt des éléments clés pour un rangement efficace, et de la manière dont les valeurs théoriques de cette méthode s’inscrivent dans l’optique de la famille verte.
Avant toute chose : visualiser votre mode de vie idéal
Toute la méthode KonMari se base sur l’état d’esprit nécessaire pour créer de l’ordre. Cette démarche implique profondément les individus qui s’y engagent, car ils doivent prendre conscience du mode de vie qu’ils souhaitent, en lien avec leurs valeurs personnelles. Selon Marie Kondo, personne ne peut mettre de l’ordre dans votre intérieur à votre place :
La prise de conscience de la personne en question et sa perception de son mode de vie sont bien plus importantes que la faculté de trier ou stocker.
Réfléchir à son objectif doit se faire de manière précise, en visualisant ce que peut représenter le fait de vivre dans un environnement bien rangé. En se demandant pourquoi on souhaite vivre de cette manière, et en réitérant les « pourquoi » à chaque réponse, on doit arriver à faire le lien entre notre volonté de faire du rangement et notre but ultime dans la vie.
Cette visualisation permet de se mettre dans l’état d’esprit qui permettra à faire les bons choix (c’est à dire, les vôtres) quand viendra le moment de se débarrasser de certains objets.
Trier et jeter…
S’il y a bien un mot clé dans la méthode KonMari, c’est : JETER. Cela ne veut pas dire qu’il faut jeter sans réfléchir, bien au contraire. Pour chaque objet, elle conseille de le prendre dans ses mains (en insistant bien sur le fait de le toucher, pas simplement le regarder) et de se demander : « Est-ce que cet objet me met en joie ? ». Si la réponse est « oui », on garde l’objet, sinon on le jette.
Pour ma part, je mettrai tout de suite un bémol sur ce mot, jeter, que je trouve trop négatif : je le comprends comme « faire sortir l’objet de sa maison », ce qui peut passer par une revente, un don, et, en toute extrémité, un recyclage ou un passage à la déchetterie. En effet, si l’objet ne me met plus en joie, il pourrait procurer de la joie à quelqu’un d’autre, et ce serait un énorme gaspillage que de le faire partir dans un sac poubelle !
…catégorie par catégorie
Marie Kondo insiste sur la nécessité de procéder par catégories d’objets, afin de bien visualiser ce que l’on possède : pour chaque catégorie, on pose tous les objets par terre, et on commence la procédure de tri. L’ordre conseillé pour les catégories est le suivant :
- Les vêtements
- Les livres et magazines
- Les papiers et supports de cours
- Les objets divers (CD, accessoires, appareils électroménagers, ustensiles,…)
- Les objets à haute valeur sentimentale (lettres, photos,…)
Cet ordre est préconisé car il permet de commencer par des décisions faciles à prendre, et de finir par les objets les plus difficiles à trier. Au fur et à mesure de la procédure, notre capacité de décider s’affine, et le processus devient de plus en plus simple. Si une catégorie comprend trop d’éléments, on peut créer des sous-catégories, par exemple hauts, bas, manteaux, sous-vêtements, chaussures et autres sous-catégories pour les vêtements.
Décider de la place de chaque objet
Maintenant que le tri (que dis-je, le désencombrement !) a été fait, il ne reste plus qu’à choisir un endroit pour chaque objet, et à prendre l’habitude de remettre chaque objet à sa place après utilisation. Cela a l’air simple sur le papier, mais si le reste de la famille ne prend pas ce genre d’habitudes, il peut vite y avoir conflit dans les espaces communs ! Ceci dit, la magie du rangement repose aussi sur le fait de commencer avec ses affaires propres, car c’est le meilleur moyen d’engager les autres membres dans la démarche.
Ranger pour mieux vivre sur notre planète
Les personnes ayant suivi la méthode KonMari ont souvent apporté des changements spectaculaires dans leur vie, et pour cause : en rangeant, elles ont fait le point sur ce qu’elles aimaient vraiment, et cela s’est répercuté sur toute leur vie.
Et puis, je suppose qu’en s’habituant à identifier ce qui nous met en joie ou pas, on s’habitue aussi à contrôler les entrées d’objets chez nous, puisque l’on connait mieux nos besoins et envies, et que l’on se laisse moins happer par le consumérisme ambiant. Finalement, il est possible que l’on n’ait besoin que de très peu de choses pour se sentir bien au quotidien, cette quantité pouvant varier d’une personne à l’autre, mais que l’on ignore tout simplement ce fait car notre attention a été longtemps détournée par d’autres choses inventées par les spécialistes du marketing…
Voici donc ce que La magie du rangement peut apporter à notre famille verte (et peut-être à la vôtre) :
- Du temps pour réaliser les projets qui nous sont chers : une fois le rangement effectué une fois pour toutes, on passe moins de temps à ranger, donc davantage de temps à faire ce que l’on aime (devenir une famille verte par exemple).
- De l’espace dans notre esprit et plus de facilité à se concentrer sur nos projets (ce n’est pas pour rien que beaucoup de personnes rangent avant d’effectuer un travail intellectuel…).
- Un rapport à la consommation plus adapté à une vie harmonieuse sur notre planète, pour nous et les autres : vision plus éclairée des sollicitations mercantiles de notre environnement, contrôle des objets entrants (qui gagneront certainement en qualité), retour dans le circuit économique des objets ayant fini leur mission chez nous.
- Une libération dans notre rapport aux objets qui devrait aider à se recentrer sur nos valeurs et à vivre en adéquation avec elles : vous l’aurez deviné, un impact plus positif sur notre planète est pour notre famille l’une de ces valeurs.
- Potentiellement, des interactions de meilleure qualité et des relations plus profondes entre les membres du foyer : ça, c’est à condition d’appliquer aussi la magie du rangement à notre espace virtuel, et aussi à condition que tout le monde soit entré dans la démarche (sinon les chaussettes sales de votre ado qui trainent dans la salle de bains vous feront toujours criser !).
Après lecture de ce livre, nous envisageons de plus en plus sérieusement de nous engager dans une démarche de ce type, même si cela peut faire peur. Cependant, comme Marie Kondo conseille de faire le rangement en une fois (cela ne veut pas dire en un jour ou une semaine, mais une bonne fois pour toutes, à vie), cela nécessite d’y consacrer un certain temps. De plus, seules les personnes concernées doivent être présentes : donc, pas d’enfants lorsque je m’occupe de mes vêtements ou de mes livres, et pas de tri des affaires des enfants s’ils ne sont pas engagés dans la démarche !
Je recommande fortement à ceux qui seraient intéressés par la méthode de bien lire le livre avant afin d’en saisir la finesse, cela vous évitera par exemple de vous débarrasser d’un classeur à levier pour le racheter deux semaines après, simplement parce que vous avez zappé l’étape de visualisation de votre vie (et oui, on garde le classeur si le fait d’y ranger des choses est important dans notre mode de vie).
Bonjour,
Une chose me pose quand même bien problème dans la démarche de Marie Kondo. C’est le fait qu’il y ait des trucs un peu mystique (je ne sais pas si c’est présenté dans le livre, mais je crois que c’est quelque chose qui est quand même important dans sa manière de vivre). Par exemple, il me semble qu’elle prie les esprits de la maison pour ranger et ce genre de chose plutôt douteuse.
En effet, je n’approuve pas tout dans sa démarche, et chacun fait selon sa sensibilité. Je ne me souviens plus des détails du livre sur l’aspect spirituel, mais je me rappelle avoir trouvé très étrange qu’elle salue sa maison en y entrant !