Pour opter pour les moyens de transports les plus écologiques, encore faut-il être un minimum informé sur les différentes possibilités. Notre article L’impact écologique des moyens de transport passe en revue les moyens de transport les plus communs et leurs problématiques associées. Le choix de moyens de transports ne dépend pas que de l’impact écologique des transports en question, mais aussi de notre contexte de vie et des contraintes qui y sont associées. Voyons donc comment opter pour des moyens de transport plus écologiques, en fonction de notre situation.
Notre cas : en vivant à la campagne
Nous habitons sur les coteaux d’un village. L’école de nos enfants se trouve à 1Km de chez nous, au cœur du village (avec un beau dénivelé, ce détail est important…).
Je travaille depuis chez moi, et Mister Vert alterne télétravail et déplacements à 20km (le plus fréquent) ou à 100km (fréquent également). Il fait également des déplacements plus ponctuels dans toute la France. Nous faisons nos courses soit au village, soit à une quinzaine de kilomètres.
Nous avons une voiture thermique diesel type SUV datant de 2012, consommation 5L / 100Km en moyenne. Pour ses fonctions, Mister Vert dispose d’un véhicule électrique neuf. Rien qu’avec nos véhicules, le bilan n’est pas très joli : un véhicule électrique neuf (donc, qui n’a pas encore amorti la pollution liée à sa production), et un diesel qui, a priori, émet des particules surtout sur les courts trajets à faible vitesse. Pas très famille Verte, tout ça !
Trajets du quotidien
Très rarement, je vais au village à pied pour les petites courses. À vélo, le retour est très compliqué à cause du dénivelé ! Cependant, pour les aller-retours quotidiens des enfants à l’école, la voiture reste de mise, toujours à cause de ce dénivelé qui se transforme en torture pour le plus jeune de nos garçons. Pour ces aller-retour, l’option marche ou vélo aurait pu être intéressante étant donné la distance, mais elle ne fonctionne pas au quotidien (tout au plus, quelques fois au printemps ou en septembre…).
Lorsque la voiture électrique est disponible, je la prends en priorité sur l’autre pour ces petits trajets très polluants en diesel. Cependant, pour optimiser les trajets, nous avons mis en place, avec une voisine, un covoiturage pour remonter les enfants de l’école : cela fait déjà un déplacement d’économisé, et une voiture remplie au lieu de deux à moitié vides… Je profite également des trajets « obligatoires » en voiture pour faire mes courses au village, afin d’éviter de multiplier les aller-retour en diesel. Avec l’électrique, ces aller-retour ne sont pas un problème, surtout lorsque la voiture peut être rechargée à l’énergie solaire.
Longs trajets
Nous faisons rarement de très longs trajets, puisque nous partons en général à maximum 300 km de chez nous pour les vacances. Nous prenons alors l’une des deux voitures. Cependant, lorsque nous irons un peu plus loin, et en fonction de l’accessibilité, nous envisagerons d’opter pour le train : nos enfants en seront ravis et le voyage fera vraiment partie de l’aventure ! La voiture de fonction, une électrique avec une bonne autonomie, est également intéressante à condition de bien planifier le trajet en fonction des bornes de recharge : au moins une longue pause est à prévoir sur un trajet de 800Km.
Deux voitures ou une seule ?
Depuis que je travaille depuis chez moi, l’utilité du véhicule familial (le diesel) est questionnée : pourrions-nous fonctionner avec un seul véhicule ? Cependant, les déplacements fréquents de Mister Vert avec sa voiture de fonction nous incitent à conserver notre voiture familiale. Si en revanche il y avait un système d’autopartage dans notre village, un seul véhicule suffirait largement à notre foyer ! Et si nous étions tout le temps tous les deux en télétravail, un seul véhicule conviendrait aussi.
Faute de moyens de transport plus écologiques…
Nous faisons donc en fonction de ce que notre contexte nous permet, avec les points d’attention suivants :
- Optimisation des trajets effectués en diesel : si cette voiture est utilisée pour aller chercher les enfants à l’école, j’en profite aussi pour passer à la boulangerie, ou aller faire d’autres petites courses.
- Remplissage de la voiture : le covoiturage à la sortie de l’école nous permet de limiter nos impacts carbone en évitant un trajet à une autre voiture. Mister Vert est régulièrement amené à faire du covoiturage avec ses collègues pour le trajet de 100Km.
Moyens de transport plus écologiques : une question de contexte
Vous vous reconnaissez peut-être dans notre contexte, ou alors vous en êtes très éloigné… En tous les cas, la diminution de nos impacts carbone liés aux transports dépend de notre lieu de vie, de notre métier et de nos diverses contraintes. Pour effectuer des modifications, vous pouvez vous référer aux points suivants :
1.Toujours donner la priorité au vélo et à la marche
En plus d’être bons pour la santé, ces deux moyens de transport ne produisent aucune émission de carbone (du moins à l’usage). En plus, c’est beaucoup moins cher que tout autre moyen de transport !
2. En deuxième position : les transports en commun
Ici, les citadins sont forcément avantagés par rapport aux ruraux. Si la marche ou le vélo ne vous conviennent pas, les transports en commun sont une parfaite solution si vous habitez dans une ville dans laquelle ils sont bien développés.
3. Seulement si les points précédents ne sont pas applicables : la voiture
Pensez SOBRIÉTÉ en diminuant la fréquence des trajets, leur distance : partir en vacances moins loin permet de redécouvrir des bouts de paysage que l’on avait délaissés pour les contrées lointaines… Ne vous laissez pas non plus influencer par les messages soit disant « verts » vous incitant à vous débarrasser de votre voiture pour la troquer contre une voiture neuve « zéro émission ».
Pensez EFFICACITÉ : quitte à faire déplacer une voiture, autant qu’elle soit remplie ! Et si vous devez acheter un véhicule, privilégiez les voitures légères, peu consommatrices de carburant. Voiture légère = voiture plus petite. Si vous lorgniez un SUV parce que c’est pratique pour les vacances, peut-être voudriez-vous prendre en considération le fait que l’on ne part en général en vacances que 2 ou 3 semaines par an…
Le choix du type de voiture à utiliser n’est pas évoqué ici (diesel, essence, électrique, hybride), car c’est une question très complexe qui mériterait un dossier complet ! Cependant, je vous invite à (re)lire la partie consacrée à la voiture dans l’article L’impact écologique des moyens de transport.
Composez votre menu de transports plus écologiques
Si vous habitez en ville :
Marche ou vélo pour les courts trajets (jusqu’à 5-8 Km, davantage pour les cyclistes motivés)
Transports en commun pour les trajets plus longs, plus contraignants (porter les courses par exemple)
Voiture de location, autopartage, covoiturage ou train pour les week-ends et vacances hors de la ville
Si vous habitez à la campagne :
Marche ou vélo lorsque c’est possible (aller au village s’il est tout près)
Choix d’une voiture légère¹ + diminution² et optimisation des trajets en voiture (covoiturage pour le travail, les loisirs, aller chercher les enfants à l’école, etc)
[1] À vous de juger s’il est nécessaire de changer votre SUV ou votre voiture lourde contre un modèle plus petit. Si vous le faites, optez pour le marché de l’occasion, que ce soit pour y mettre votre ancien véhicule ou pour vous procurer le nouveau.
[2] Dans le cas d’une voiture électrique, ce conseil n’est pas adapté. Plus une voiture électrique sert, plus elle amortit l’impact environnemental lié à sa production. C’est la raison pour laquelle les voitures électriques sont particulièrement intéressantes en autopartage.
Si vous habitez entre ville et campagne :
À vous de composer votre menu en fonction de l’offre disponible en transports, en considérant l’ordre de priorité suivant : marche / vélo, transports en commun, voiture (de préférence pleine de passagers).
Conclusion
Sur la question des transports, les citadins sont plutôt avantagés par rapport aux ruraux. Étant la principale source d’émissions de gaz à effet de serre des français, la voiture reste problématique pour nombre d’entre nous qui ne peuvent pas s’en passer. Cela montre, encore une fois, qu’être en transition écologique n’est pas simple et que les discours dogmatiques (« Tu roules en diesel ? Pollueur ! » ou « Je fais attention à la planète, je roule en voiture électrique») ne nous avancent à rien. Tout n’est pas si blanc ou noir !
Prenons donc chacun le temps d’examiner notre situation et d’ajuster ce qui peut l’être, tout en évitant de courir chez le concessionnaire à la prochaine alléchante prime à la casse…
Et vous, où en êtes-vous sur la question des transports ?
Crédit image : Adam Dubec sur Pexels
J’apprécie beaucoup ce témoignage:
D’abord parce qu’il est honnête et montre les difficultés réelles:
1 km à pied par forte rampe, ça ne passe que difficilement pour un petit,
deux voitures sont encore nécessaires dont un vieux SUV diesel. Solution covoiturage.
Nous découvrons que chacun a ses degrés de liberté et ses contraintes, donc devenir créatif dans ses espaces de liberté, et accepter ses ces réalités.
.Concernant la recharge de la batterie du vélo, moins du tiers d’un KWh il est proposé de profiter du solaire. Effectivement dans le midi au creux de la journée d’été le solaire est disponible et contribue à une électricité probablement alors très décarbonée.
Mais avec le tarif bleu d’EDF m’indiquant quand je peux consommer moins cher , je lance mon chauffe eau en Bretagne la nuit et il consomme une électricité de base , nucléaire et renouvelables quand ils fonctionnent, décarbonée . Ce qui ne nous a pas empêché d’attirer l’attention des jeunes sur la ressource eau précieuse et rare .Résultat une économie d’eau froide ou chaude de 40% pérenne.