Cela devient de plus en plus connu du grand public : il y a un lien entre nos finances (plus précisément notre épargne) et nos émissions de CO2, responsables du changement climatique. En effet, l’argent que nous avons à la banque contribue à financer des projets à fort impact écologique. À tel point, que l’empreinte carbone des banques françaises “représente près de huit fois les émissions de gaz à effet de serre de la France entière”, selon un rapport d’Oxfam France, « Banques : des engagements climat à prendre au 4ème degré ».
Épargne et émissions CO2 correspondantes
Voici quelques exemples tirés du rapport d’Oxfam France :
- 25 000 € placés chez BNP Paribas correspondent, en émissions équivalent CO2, à 9 trajets aller-retour Paris – New York ;
- 10 000 € au Crédit agricole correspondent aux émissions équivalent CO2 moyennes liées à l’alimentation d’un français pendant 2 ans ;
- 5 000 € placés au sein du groupe BPCE correspondent à neuf trajets Lille – Marseille effectués en SUV.
Ces chiffres alarmants sont liés aux choix d’investissement et de financement effectués par les banques. En effet, les émissions des banques correspondent aux principales activités économiques qu’elles mènent, en prêtant ou investissant dans des entreprises.Ainsi, plus les activités financées sont “carbonées”, plus les émissions en équivalent CO2 sont importantes, et plus la banque a une grosse part de responsabilité dans ces émissions.
Réduire ses émissions de CO2 en s’occupant de son épargne
Quels que soient nos efforts dans tous les autres domaines, notre épargne à la banque peut tout simplement les anéantir ! Voilà donc un domaine d’action sur lequel agir en priorité pour diminuer notre empreinte carbone.
Demander de la transparence à son banquier
Et si on demandait à nos banquiers à quoi sert notre argent ? Nous avons fait le test. Notre banquière était bien embêtée pour nous donner une réponse précise, notamment en ce qui concerne le fameux LDDS (Livret Développement Durable et Solidaire) supposé contribuer à financer les PME et l’économie sociale et solidaire. En revanche, le fait d’en parler avec elle l’a amenée à s’intéresser à la question et à faire ses propres recherches. C’est un début de sensibilisation !
Y a-t-il une banque « éthique » ?
Les banques dites “éthiques” par leurs placements responsables et solidaires, et par la publication complète de leurs placements annuels sont quasiment inexistantes. Mais elles devraient se développer dans les années à venir. Actuellement, seuls le Crédit coopératif (membre du groupe BPCE) et la NEF semblent offrir suffisamment de transparence quant à leurs placements. Le Crédit coopératif permet à ses clients de choisir d’orienter leur argent vers des projets durables, locaux et/ou sociaux. La NEF n’investit que dans des projets culturels, écologiques et sociaux ; en revanche, elle ne propose pas de compte courant.
Choisir ses placements
Il peut être compliqué de changer de banque lorsque l’on a certains engagements comme les prêts immobiliers. Par contre, il est plus aisé de placer son argent dans des projets solidaires et responsables. Le label Finansol peut vous aider à les repérer :
- dans votre banque actuelle ou dans une banque alternative,
- en plaçant votre épargne d’entreprise sur un Fonds Commun de Placement Solidaire labellisé Finansol,
- ou encore en souscrivant au capital d’une entreprise solidaire qui exerce une activité à forte utilité sociale et/ou environnementale.
Une application pour vous guider
Pour vous aider à évaluer l’impact carbone de votre épargne, à vous informer sur le lien entre finances et émissions et CO2, et chercher des placements correspondant à vos valeurs, il existe une application plutôt bien faite. Il s’agit de Rift.
Cette application est une mine d’informations et permet en quelques minutes de trouver des produits de placements (un peu plus) conformes à nos valeurs. Voilà de quoi s’attaquer à ce gros morceau qu’est la finance éthique…