Pour ne plus avoir à jeter l’éponge tous les quatre matins, voici quelques alternatives d’éponges zéro déchet (ou presque) et lavables. Il est vrai que la classique éponge double-face est bien pratique, avec son côté vert pour gratter. Seulement, fabriquée à partir de dérivés de pétrole, elle n’est pas recyclable et encombre inutilement la poubelle en fin de vie, alors qu’il existe d’autres solutions plus durables, économiques et tout aussi efficaces !
Le tawashi : l’éponge zéro déchet par excellence
Si vous ne connaissez pas encore cette petite éponge inventée par les japonais, voici l’essentiel à savoir :
- le tawashi peut être fabriqué à partir de tissus de récupération, en particulier les collants. On peut aussi en confectionner à partir de chaussettes usagées ou de manches de vieux tee-shirts. Cela redonne vie à ces matériaux avant de les apporter à la borne de recyclage des tissus. Cependant, avec les tee-shirts, le tawashi peut avoir tendance à déposer de petits bouts de tissus. Mais cela s’arrange avec l’usage.
- c’est très facile à fabriquer à partir de peu de matériel, et sans compétences particulières.
- le tawashi passe à la machine à laver.
- sa durée de vie est plutôt… très longue ! J’ai fait les miens il y a un an et demi, et bien, qu’abimés, ils sont toujours parfaitement fonctionnels.
Les tutoriels pour fabriquer son tawashi pullulent sur internet. Celui de Kaizen magazine détaille les étapes (à défaut de la planche avec les clous, on peut faire avec une boite carrée et des pinces à linge). Et voici la version vidéo de ce tutoriel :
À noter : il est possible de fabriquer des tawashis ou de tricoter des éponges à partir de longues bandes de jersey découpées dans de vieux tee-shirts. La pelote obtenue est un trapilho.
L’inconvénient avec le tawashi fait avec des collants ou autres tissu doux, c’est qu’il ne gratte pas… C’est dommage quand il s’agit de récurer les poêles. Voici donc quelques astuces pour le grattoir.
Les coquilles d’œuf comme grattoir
En complément à votre tawashi, les coquilles d’œufs remplacent les côté vert de l’éponge. Il suffit d’écraser les coquilles d’œuf sur le tawashi et de s’attaquer à la tâche récalcitrante. Cette technique n’abime pas les poêles et casseroles !
Avantage : cela ne coûte rien, et les coquilles pilées contribuent à nettoyer les canalisations (parait-il).
Inconvénient : il faut avoir des coquilles d’œuf sous la main… Chez nous, un petit bac dans la cuisine sert à recueillir les coquilles vides au fur et à mesure, on peut donc y piocher dedans. Notons tout de même que ce n’est pas forcément pratique à utiliser pour nettoyer la salle de bains.
Les brosses en complément à l’éponge zéro déchet
Il en existe de diverses formes et tailles destinées à la vaisselle ou au ménage. Idéalement, mieux vaut les choisir en bois et fibres naturelles (et pas fabriquées à l’autre bout du monde !) si l’on veut qu’elles soient zéro déchet.
Avantage : elles durent longtemps.
Inconvénient : pour certains usages, les brosses ne sont pas pratiques, comme par exemple quand il faut récurer les coins de la douche. La brosse manque de précision et un tampon à récurer est plus pratique.
L’éponge en acier
Celle-ci est à réserver aux surfaces non fragiles. Elle est redoutablement efficace car très abrasive, et dure extrêmement longtemps. En fin de vie, les éponges en acier peuvent être recyclées à l’infini.
L’éponge double-face faite maison
Pour les nostalgiques de la double-face jetable, voici la version zéro déchet de l’éponge côté doux / côté grattoir. On peut la fabriquer à partir de chutes de coton pour le côté doux, d’une vielle serviette éponge pour le rembourrage intérieur, et de toile de jute ou de sisal pour le côté abrasif. Comme le tawashi, elle peut passer à la machine.
Je ne l’ai pas encore testée, mais j’envisage de m’en fabriquer une en suivant ce tutoriel.
Pour les experts : les techniques du crochet ou du tricot
Cette technique permet de confectionner toutes sortes d’éponges, douces ou grattantes, en fonction du matériau utilisé. Par exemple, pour une éponge grattante, de la ficelle de chanvre ou de lin conviennent bien, à condition que leur diamètre ne soit pas trop fin. Le sisal est également adapté car il est plutôt rêche. Cependant, ce fil est obtenu à partir de l’agave, et il n’est donc pas produit localement (les producteurs de sisal se trouvent au Brésil, en Chine, Tanzanie et au Kenya entre autres).
Avantages : l’éponge en chanvre, lin ou sisal sèche vite (évitant ainsi la multiplication des bactéries), elle passe à la machine, elle dure longtemps et elle est compostable en fin de vie.
Inconvénient : il faut oser se lancer dans le tricot…
Pour ceux qui n’ont pas le temps : les éponges zéro déchet du commerce
Si vous n’avez pas le temps ou l’envie de vous lancer dans la confection de vos éponges zéro déchet, de nombreuses boutiques en ligne proposent leurs services. De même, dans les magasins bio, ce type de produit se trouve de plus en plus fréquemment.
Avant de choisir votre éponge ou votre brosse, vous pouvez prendre en compte plusieurs critères :
- le lieu de fabrication,
- les matériaux utilisés et leur biodégradabilité. Si elle est en microfibre par exemple, il ne sera pas possible de la composter. Mieux vaut privilégier les matériaux naturels non traités,
- son entretien (lavable).