Dans ce troisième article sur les impacts écologiques de la mode, nous revenons sur les impacts environnementaux de l’industrie de la mode : pollution par les microplastiques et par les substances toxiques, gaspillage et déchets, les impacts environnementaux se trouvent du début à la fin de vie du vêtement !
Pour lire les autres articles de cette série sur la mode :
- Les impacts écologiques de la mode, série mode partie 1
- Les impacts sociaux de la mode, série mode partie 2
Pollution de l’eau douce
Après tissage, teinture et traitement, le tissu est lavé pour être débarrassé des produits utilisés pour sa transformation. Les eaux de lavage sont rejetées dans la nature sans traitement, ce qui détruit la biodiversité et nuit gravement à la santé des populations environnantes. Ainsi, la rivière Li à Xiantang en Chine, est inutilisable pour la pêche et l’agriculture car polluée par le plomb et le mercure utilisés pour la teinture des jeans.
ASTUCE N°1 / Comme évoqué dans l’article 2 de cette série : Choisir des vêtements teints à partir de végétaux (pas évident !). Préférer les jeans bruts non délavés, non vieillis.
Mais la meilleure solution est de se contenter de ce que l’on a déjà dans son dressing ou de se vêtir en seconde main !
Pollution plastique des océans
Le lavage de vêtements en matière synthétique (issue du pétrole) comme le polyester ou le nylon entraine le rejet de microfibres de plastique dans les eaux usées. Trop petites, ces particules ne sont pas filtrées par les stations d’épuration et sont donc rejetées dans les rivières puis dans les océans. Cela représente tout de même un demi million de tonnes par an ! Ces microplastiques représentent un danger pour la biodiversité marine, déjà mise à mal par la surpêche, les aménagements littoraux ou le changement climatique.
ASTUCE N°2 / Privilégier les matières naturelles : lin, chanvre, coton biologique. Pour les matières synthétiques que l’on possède déjà, utiliser un Guppyfriend bag lors du lavage. Ce sac retient 35% des microplastiques. Ce n’est pas parfait, mais c’est déjà ça…
Du gaspillage et des déchets polluants
Il semblerait que nous achetions beaucoup plus que ce dont nous avons besoin. Une grosse partie du contenu de nos armoires reste donc à attendre d’être utilisé, en vain… Mais quand nous décidons de faire du tri, ce sont bel et bien des vêtements encore utilisables qui sont tout simplement jetés à la poubelle ! Il semblerait que certains vêtements ne soient portés qu’une dizaine de fois avant d’être jetés. Quel gâchis ! Beaucoup sont jetés aux ordures, et trop peu sont réutilisés ou placés dans des bacs de collecte pour être donnés ou recyclés en chiffons et matériaux isolants.
ASTUCE N°3 / Donner les vêtements dont on ne veut plus (c’est l’occasion de faire du bien à notre prochain), ou les troquer dans une bourse aux vêtements ou « clothes swap ».
Étant donné l’impact environnemental lié à la production de textiles, nous avons tout intérêt à amortir au maximum cet impact en prolongeant leur durée de vie. De plus, la mise en décharge est émettrice de GES (notamment de méthane), favorise l’artificialisation des sols et provoque le rejet de lixiviat, ce jus polluant issu de l’action conjuguée des eaux de pluie et de la fermentation des déchets. L’incinération s’en sort un peu mieux et est actuellement privilégiée par rapport à la décharge et à l’enfouissement, mais n’est pas anodine puisqu’elle émet des polluants dans l’air et du CO2.
Brûler des déchets, ou les mettre en décharge, c’est gaspiller des ressources naturelles ! Que faire pour éviter que nos vêtements finissent à la décharge ou à l’incinération ?
ASTUCE N°4 / Agir en prévention : faire durer ses vêtements plus longtemps en les lavant moins souvent, en les lavant à l’envers, avec une lessive non agressive (Ecolabel par exemple), à froid ou à 30°C maximum, en les faisant sécher à l’air libre.
ASTUCE N°5 / Donner une seconde vie à un vêtement abimé en le transformant (un jean troué devient facilement un short) ou en lui donnant un nouvel usage (avec un peu de couture, un vieux pull rembourré de tissus usagés peut devenir un panier à chat ; sans couture, de vieux collants peuvent être transformés en éponge).
ASTUCE N°6 / En dernier recours, déposer le vêtement usagé dans un point de collecte pour qu’il soit recyclé en chiffons, en matériel isolant ou en rembourrage de canapés et coussins.
Crédit photo : Clem Onojeghuo sur Pexels
