Il y a quelques temps, l’idée d’acheter des vêtements d’occasion me faisait frémir d’horreur. Je me disais que les vêtements d’occasion étaient forcément moches, pas à ma taille ou abimés. Et puis, récemment, j’ai osé mettre les pieds dans un Ding Fring, en quête de quelques vêtements pour mes enfants. L’horreur a cédé la place à l’interrogation (pourquoi pas, après tout ?) et même à l’investigation. Quelles sont donc les raisons qui pourraient nous pousser à fureter sur le marché de l’occasion pour agrémenter sa garde-robe ?
1. La réduction des déchets
C’est la principale raison qui m’a poussée à entrer chez Ding Fring pour la première fois. En effet, un vêtement vendu d’occasion a droit à une seconde vie auprès de son nouveau propriétaire. Sinon, que serait-il advenu du malheureux délaissé ? La plupart du temps, il aurait été jeté, soit tout de suite, soit après avoir attendu pendant des années dans une garde-robe. Et oui, la majorité de nos vêtements finit aux ordures. Dans le meilleur des cas, il aurait été recyclé. Cependant, si le vêtement est en état d’être encore utilisé, il serait vraiment dommage de le gaspiller dans une poubelle ou même au recyclage.
Et puis, un vêtement acheté d’occasion, c’est un vêtement de moins acheté neuf, et donc moins de déchets en amont : les étiquettes, cintres plastique, papiers de soie et autres déchets invisibles à l’acheteur dus au transport, au stockage, et même à la production du vêtement.
2. La réduction de la pollution liée à la fabrication des vêtements
Cela commence à être un fait connu : l’industrie de la mode est parmi les plus polluantes au monde. Entre l’énorme quantité d’eau utilisée pour la culture du coton (environ 7000 L pour un jean), les pesticides, les ressources naturelles utilisées pour la fabrication de la laine et les produits polluants employés pour son traitement, les produits chimiques utilisés pour la production de fibres artificielles ou même synthétiques, on n’a que l’embarras du choix entre pollution et… pollution.
Et c’est sans compter sur l’étape du transport. Qui n’a jamais entendu parler du tour du monde que fait un jean avant d’arriver dans notre penderie ?
Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous recommande cet article publié sur le blog Mediapart : Pourquoi la mode fait partie des pires pollueurs au monde ?
Que l’on soit bien d’accord : tout vêtement qui se retrouve en vente d’occasion a un jour contribué à générer sa part de pollution. Cependant, ce vêtement a déjà fait sa part, et si vous l’achetez au lieu d’acheter son équivalent neuf, c’est déjà ça de sauvé ! Le mieux serait de ne pas acheter de vêtements (ce qui, à la longue, peut se révéler embêtant), ou d’acheter un vêtement, d’occasion ou pas, dont on est sûr que le mode de production est le plus respectueux possible de l’environnement et des personnes ayant contribué à sa fabrication.
3. Ralentir et penser différemment sa consommation de vêtements
Trouver un vêtement qui nous convient dans une friperie, ce n’est pas simple. Surtout lorsque l’on fait une taille standard et que l’on est difficile dans ses choix. Il faut également s’assurer du bon état du vêtement même si, en général, le tri a été réalisé en amont. Alors, forcément, on doit y passer un certain temps, et cela nous éloigne de la facilité des achats plus ou moins compulsifs que l’on peut réaliser dans des boutiques de vêtements neufs. Cela peut amener à penser différemment notre rapport à la mode.
En effet, lorsque l’on pousse à fond la démarche, on peut rapprocher l’achat de vêtements d’occasion du mode de vie minimaliste (bien sûr, on peut être minimaliste et continuer à acheter ses vêtements neufs). Chaque vêtement acheté devient un choix en pleine conscience, loin des diktats de la mode. Attention, l’inverse peut aussi se produire ! Au vu du bas prix des vêtements d’occasion, certains peuvent être tentés de se lâcher et se retrouver avec des piles de vêtements inutiles…
Certains (surtout certaines) deviennent des spécialistes du vêtement d’occasion, notamment avec le courant vintage que l’on trouve en particulier en ligne ou dans les fripes spécialisées des grandes villes. Grâce à leur expertise dans le domaine du vêtement d’occasion, ces passionnées de mode donnent de précieux conseils pour l’achat de vêtements d’occasion, à l’instar de Anne, bloggeuse sur Le dressing idéal. Vraiment, cela donne envie de s’y mettre !
4. Faire des économies
Dernier point, et pas des moindres, puisque c’est la raison qui pousse beaucoup de personnes à se tourner vers le marché de l’occasion. En effet, à 2€ pièce le vêtement pour enfant (voire encore moins cher en achetant en lot) dans un état presque impeccable, l’économie est importante ! Pour exemple, lors de ma seconde visite à Ding Fring, j’ai acheté à mes garçons un pantalon de jogging, une veste de marque Umbro, et un tee-shirt anti-UV pour la plage. Le tout, en très bon état, m’a coûté moins de 10€. A ce prix là, j’aurais à peine eu tee-shirt anti-UV dans un magasin de sport !
Et puis, même si on ne trouve pas tous nos vêtements d’occasion, les économies réalisées avec quelques achats permettent de choisir des vêtements neufs plus respectueux de l’environnement, et donc plus chers.
Bien sûr, acheter ses vêtements d’occasion ne garantit pas de l’absence d’impact écologique négatif. Par exemple, un vêtement en tissu synthétique continue de polluer à chaque lavage en envoyant des microplastiques dans les eaux usées. Ces microfibres finissent en grande partie dans les rivières et océans, et entrent ainsi dans la chaîne alimentaire.
Cela invite à de la prudence dans le choix de nos vêtements et dans leur utilisation. Pour diminuer l’impact environnemental de nos tenues vestimentaires, on peut suivre quelques règles simples : ne pas abuser des lavages, laver à l’envers et à basse température, sécher à l’air libre plutôt qu’au sèche-linge afin d’augmenter la durée de vie du vêtement. Aucun de ces gestes ne sauvera notre planète à lui tout seul, mais on sait bien qu’on peut arriver à l’infini des nombres en faisant 1+1+1+… un nombre infini de fois !