Plus notre famille s’engage dans une démarche écologique, plus elle découvre des choses que, même si elles nous fâchent, on ne peut pas ignorer. L’impact écologique et social du numérique en est un, et la nécessité d’aller vers une sobriété numérique commence à s’imposer. Un sacré défi pour nous les geeks dont l’ordinateur est l’outil indispensable de travail, gros fans d’internet, utilisateurs de smartphones et consommateurs de vidéos à la demande.
Je ne déploierai pas dans cet article tous les faits dont vous avez peut-être eu vent concernant les impacts socio-écologiques de la fabrication des smartphones, ou les effets de la vidéo en ligne. Je m’attaque simplement et modestement à ce gros chantier (pour nous, un énorme chantier !) qu’est la sobriété numérique avec quelques actions qu’il me semble possible de mettre en place dès maintenant.
Soin tu prendras, de tes équipements numériques
Prendre soin = ALLONGER LA DURÉE DE VIE
À priori pas compliqué pour moi qui ai gardé mon ordinateur portable pendant 11 ans (oui !). Avec cependant d’énormes contraintes à la fin : ralentissements, obsolescence de nombreux logiciels que je ne pouvais plus mettre à jour,…
L’idée c’est de garder son équipement tant qu’il fait son travail (même si c’est un peu moins confortable à la fin), de le réparer si besoin et dans la mesure du possible. Mais comment en prendre soin ? Les idées pullulent sur le web, avec en premier lieu les plus évidentes :
- tenir son ordinateur (ou smartphone) loin de son café ou de son sandwich ;),
- le tenir propre, fermer l’ordinateur portable quand on ne s’en sert pas pour lui éviter de prendre la poussière,
- utiliser une housse de transport ou une coque protectrice pour les smartphones,
- éviter l’exposition à la chaleur (la batterie de mon iPhone n’a pas du tout aimé la dernière canicule !),
- lors d’un transport, y aller mollo avec l’ordinateur portable : dans une voiture, il se trouve mieux sur un siège qui amortit les chocs que dans le coffre.
Et pour préserver la batterie ? Là, cela s’avère plus complexe et je pense faire de ce sujet un article complet, après des recherches bien étoffées. En attendant, on peut toujours commencer à suivre les conseils trouvés sur Wikihow.
Avant d’acheter neuf, toutes les possibilités tu exploreras
Quelques questions à se poser avant de courir à l’Apple store et de faire chauffer la carte bancaire sur du neuf :
- Est-ce que c’est réparable ?
- Quelqu’un pourrait-il m’en prêter / donner un ?
- Est-ce que je peux en acheter d’occasion ?
- Et si je tentais le reconditionné ?
- En fin de compte, est-ce que je peux m’en passer ?
Si vous répondez oui à une ou plusieurs de ces questions, bienheureux êtes-vous ! Vous contribuez à sauver la planète et votre compte en banque !
Des pièces jointes dans tes emails, tu te méfieras
Apparemment, au-delà du stockage d’emails sur les serveurs, c’est surtout la circulation de données entre les serveurs et les terminaux des utilisateurs qui génère une augmentation de consommation d’énergie. Et si en plus on envoie un email contenant une grosse pièce jointe (du genre, plus de 1Mo) à plusieurs interlocuteurs, c’est encore plus de données qui transitent (et qui sont multipliées pour être stockées sur les différents serveurs…).
Si on doit envoyer une pièce jointe, il est intéressant d’utiliser un service comme Framadrop, Dropbox ou Wetransfer, surtout si le fichier doit être envoyé à plusieurs personnes : vous envoyez votre fichier sur le service choisi, puis chaque destinataire le récupère pour le mettre sur son ordinateur, évitant au fichier d’être multiplié et stocké sur plusieurs serveurs (en plus des terminaux de vos destinataires).
Pour aller plus loin sur le sujet des emails, je vous conseille cet article de GreenIT. Pour ma part, je me contente pour l’instant de limiter l’envoi d’emails et de surveiller ce que je fais avec les pièces jointes (un point à améliorer, notamment au travail). Par ailleurs, même si cela est anecdotique au niveau des impacts environnementaux, je supprime les emails reçus dès que je n’en ai plus besoin. Ainsi j’utilise moins d’espace de stockage et, surtout, je me sens moins en surcharge mentale que lorsque je vois tout un bazar numérique d’emails !
Du Cloud, un usage raisonné tu feras
Dans le même ordre d’idées que pour les emails et leurs pièces jointes, le Cloud favorise la circulation de données entre serveurs de cloud et terminaux des utilisateurs. C’est bien pratique de pouvoir accéder à ses informations quelque soit le terminal que l’on utilise, mais encore une fois, le transport de données consomme de l’énergie.
Du coup, le bon vieux disque dur externe me semble être une bonne stratégie de stockage pour mes fichiers personnels. Au passage, le ménage que je ferai dans mes photos hébergées en ligne pourrait probablement aussi être fait sur mes propres supports physiques de stockage, car il y a une certaine multiplication inutile des sauvegardes dans mon bazar virtuel ! Quant à l’usage du cloud, je pense l’éviter au maximum, ce qui est en plus un avantage pour la sécurité de mes données…
Ta consommation de Netflix et YouTube, tu diminueras
C’est ici que commence le vrai défi pour la famille Verte. Nous faisons partie des premiers abonnés à Netflix quand c’est arrivé en France, et un arrêt de notre abonnement pendant trois mois n’a pas résolu notre consommation de vidéo en ligne. Pourtant, si on veut agir pour le climat, il est indispensable d’être sobre dans sa consommation de vidéos en ligne.
Le visionnage des vidéos en ligne a généré en 2018 plus de 300Mt de CO2, soit autant de gaz à effet de serre que l’Espagne, ou près de 1% des émission mondiales.
[The shift project – Rapport Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne]
Rien que ça ! Par vidéos en ligne, on inclut les plateformes de vidéo à la demande comme Amazon Prime ou Netflix, les plateformes de vidéos pornographiques, celles de contenus divers type tubes (Youtube, Dailymotion, etc) et les autres vidéos, hébergées sur des sites ou sur les réseaux sociaux. Autrement dit, en surconsommant des vidéos de chats ou autres loufoqueries largement regardées, des séries addictives sur Netflix, ou même encore en écoutant un album de musique entier sur Youtube, on contribue au réchauffement climatique !
Pour aller vers la sobriété numérique, notre famille Verte se lance donc le défi suivant :
- dans un premier temps, limiter à 1h30 par jour la consommation de vidéo en ligne. Ceci inclut les dessins animés des enfants, les vidéos en tous genres, les films ou séries des adultes.
- dans un second temps, descendre à 1h par jour.
Pour réussir ce défi, plusieurs dispositions à prendre ou à poursuivre :
- pour les enfants, limitation à deux épisodes de dessins animés par jour (environ trois quarts d’heure), hors jours d’école. Les jours d’école, il n’y a pas de télé du tout. Nous appliquons cette règle depuis plusieurs années et cela fonctionne bien.
- pour les adultes, prendre l’habitude de ne regarder que ce qui nous intéresse vraiment. Si on commence une série et qu’on n’accroche que moyennement, on l’arrête !
- prévoir des soirées no TV / no vidéos : je suppose qu’en inscrivant dans notre emploi du temps des activités que l’on a à cœur (se relire La tour sombre de Stephen King, composer avec Superior Drummer ces partitions de batterie dont on a besoin pour nos morceaux, bosser tel ou tel solo de guitare,…), cela nous évitera de lancer machinalement Netflix !
Nos défis de sobriété numérique en résumé
- Réparer mon iPhone pour allonger sa durée de vie,
- Réfléchir à ma manière de partager des fichiers (notamment par email),
- Trier notre Drive, voire le vider pour ne plus y revenir,
- Diminuer à 1h30 par jour (puis 1h) notre consommation totale de vidéos en ligne.
Et vous, vous optez pour quel(s) défi(s) pour aller vers la sobriété numérique ?